[interview] Kaleen : son parcours des coulisses à la scène de l’Eurovision
Dans le calme de l’été entre deux saisons Eurovision, Kaleen, qui a représenté l’Autriche en 2024, nous a accordé une interview pour revenir sur son parcours, sa prestation de 2024, le fameux « bug caméra » et sa collaboration avec Abor & Tynna cette année. On la remercie chaleureusement !
Bonjour Kaleen, merci beaucoup d’avoir accepté cette interview avec nous. On est super contents de pouvoir discuter avec toi aujourd’hui. Quel rôle la danse et le chant ont-ils joué dans ton enfance et ton développement artistique ?
J’ai grandi dans un environnement musical, j’ai des vidéos de mon père quand j’étais petite et je pouvais dormir seulement quand il y avait de la musique. Ma mère a rapidement découvert que j’étais douée pour le rythme et elle m’a inscrite à des cours de ballet. J’ai aussi appris à m’enregistrer en chantant mes chansons préférées dans le studio d’enregistrement de mon père. J’ai toujours su que je voulais être sur scène pour chanter mes propres chansons. En pratiquant différents styles de danse comme le hip-hop, la danse latine, le jazz et les claquettes, je ne me suis jamais ennuyée.
En ce sens, l’Eurovision était l’objectif parfait pour toi ?
Oui, c’est la principale raison pour laquelle je suis tombée amoureuse de l’Eurovision. C’est un spectacle parfait pour quelqu’un comme moi, car je peux à la fois chanter et danser sur scène. J’ai aussi l’opportunité de travailler sur les concepts créatifs et la réalisation télévisuelle, ce qui me passionne. C’est une plateforme qui combine tout ce que j’aime.
Qu’est-ce que cela a changé de passer du statut de membre de la production à celui d’artiste sur scène ?
J’ai grandi sur scène, c’est là que je m’épanouis le plus. Je suis une personne qui adore aussi créer tout ce qui se passe derrière la caméra, comme écrire une chanson, créer et répéter une chorégraphie, ou élaborer un concept de caméra. Pour moi, chacun de ces ingrédients est spécial et a beaucoup de valeur en soi. Réunir tout cela et être ensuite l’artiste sur scène pour tout exécuter, c’est mon cercle parfait. C’était un rêve devenu réalité pour moi de monter sur cette scène.
Avec le recul, un an après, peut-on dire que les résultats n’avaient pas d’importance et que le plus important, c’est l’expérience humaine et les gens que tu rencontres ?
Prenons l’exemple de Rosa Linn ( ndlr Arménie 2022 ) elle n’a pas vraiment bien réussi en terme de résultat à l’Eurovision, elle était très déçue mais je me demandais pourquoi parce que en soi, les résultats c’est simplement 5 minutes qui peuvent tout ruiner, alors qu’on passe en réalité des semaines incroyables. Puis après, l’Eurovision sert aussi de plateforme pour les artistes. On l’a vu avec sa chanson Snap qui a bien réussi commercialement après l’Eurovision.
Cette année à Bâle, pendant la demi-finale, la Suisse a rencontré un problème de caméra. Comment as-tu vécu ton propre incident de caméra lors la finale en 2024 ?
C’était bien pire parce que c’était en finale et pendant mon « dance break ». Mais ça ne m’a pas posé de problème. Pour moi, le ressenti sur scène comptait plus. Je n’étais même pas au courant que c’était arrivé pendant ma performance, car j’étais concentrée sur l’énergie du public. Je pense que cela n’a rien changé au résultat, et maintenant, je fais partie de l’histoire du concours.
Tu as collaboré avec Abor et Tynna cette année. Comment c’était de travailler avec eux ?
La chanson était amusante, donc c’était facile. C’était très intéressant d’être de l’autre côté et de pouvoir leur parler de mon expérience. Ils avaient aussi beaucoup de questions, évidemment. Je me souviens de ma propre participation à l’Eurovision, quand je demandais à d’autres artistes comment ça s’était passé, comment ils avaient géré les écouteurs (« in-ears »), s’ils entendaient bien le public. C’était super d’échanger avec eux.
Comment est-ce que tu travailles avec un artiste pour l’Eurovision ? Est-ce que c’est toi qui trouves les idées, comme le tapis de course pour Parg cette année ?
Ça dépend. Parfois, la chanson est déjà faite, comme pour Brunette. On réfléchit à la mise en scène, à la couleur, aux accessoires… Pour Parg (Arménie) cette année, c’était mon idée d’utiliser le tapis de course, notamment à cause de la forme de la scène. On développe le concept en pensant aux paroles, à l’histoire, et si l’artiste peut le faire physiquement. Ça ne s’arrête jamais vraiment tant que le show n’a pas eu lieu. C’est une sorte de coaching scénique où on s’assure que l’artiste est à l’aise, tout en s’assurant que le public à la maison perçoit bien les émotions.
J’aimerais parler du « leak » de ta chanson avant l’Eurovision. Comment as-tu réagi ?
Mon équipe était un peu stressée, car la chanson a fuité le jour même où j’ai été annoncée comme artiste. Personnellement, j’étais juste heureuse de pouvoir enfin parler de ma participation à l’Eurovision. La réponse a été tellement positive que ça a créé un engouement. Je n’ai pas regretté cette fuite et je ne sais toujours pas comment c’est arrivé. C’était de toute façon une période très courte, et cela n’a eu aucun impact sur le résultat. Si les gens n’avaient pas aimé, ça aurait été un problème, mais ce n’était pas le cas
J’ai lu dans d’autres interviews que ton inspiration, c’est Beyoncé.
Oui. J’ai assisté à l’un de ses concerts en 2009 et j’ai été fascinée par sa façon qu’elle a de chanter, de danser et sa présence sur scène. Elle est très impliquée dans tous les aspects de sa production, des lumières à la conception de la scène, et c’est aussi ma méthode de travail.
Quelles sont les chansons Eurovision que tu aimes le plus ?
J’adore « Ne partez pas sans moi » de Céline Dion. C’est l’une de mes chansons préférées de l’Eurovision. J’aime aussi « Take Me to Your Heaven » et « Après toi« . Je suis plutôt « vieille école ». J’aime ces chansons pour leur musique, pas pour leur mise en scène.
Après la victoire de JJ, l’Eurovision aura lieu en Autriche l’année prochaine. As-tu été contactée pour une apparition pendant l’Eurovision 2026 ?
J’adorerais pouvoir faire un concert dans le village Eurovision dans la semaine. J’aimerais aussi tellement être hôte mais cela ne dépend pas de moi. J’adorerais me retrouver sur scène, je sais pas si l’Autriche me voit être hôte mais moi je m’y vois bien ! (rires) Mais je sais que quoi qu’il arrive je participerai dans la production.
Merci beaucoup pour ton temps. Passe un bel été et au plaisir de te voir en Autriche l’année prochaine !
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