Eurovision 2026 : 70 ans du concours, une édition historique à Vienne
A 9 mois de la grande finale, l’Eurovision fait déjà parler de lui ! Et pour cause, ce n’est pas un concours comme les autres. C’est une tradition, une fête et même une passion pour certains. En 2026, le plus grand concours musical d’Europe fêtera ses 70 ans, à Vienne. Et cette édition pourrait bien être le “tournant” attendu par les fans depuis tant d’années. Entre bouleversements au sein de l’UER, nouvelle image de marque, enjeux symboliques et controverses géopolitiques, que peut-on vraiment attendre de l’Eurovision 2026 ?
Un nouveau départ pour l’Eurovision
Cette année, l’UER se réorganise, et l’un des changements majeurs pour l’avenir du concours est sans aucun doute la démission de Martin Österdahl, Directeur Exécutif de l’Eurovision, après 5 ans de gestion pour le moins controversée. Accusé de favoritisme envers certaines délégations, et critiqué pour sa mauvaise gestion des crises géopolitiques qui ont marqué le concours entre 2022 et 2025, il laisse un héritage mitigé. C’est finalement Martin Green, qui fut d’ailleurs le Directeur Général de l’Eurovision 2023 de Liverpool, et qui assurera provisoirement ce rôle en attendant la nomination d’un successeur officiel (nomination dont on ne connaît pas la date à ce jour).
Une marque en pleine transformation pour les 70 ans
Mais les changements ne s’arrêtent pas là, et la transformation du concours à travers ce 70 ème anniversaire passe aussi par le développement d’une nouvelle image de marque. Cela s’illustre déjà par la création récente du poste de Directeur Commercial, confié à Jurian Van Der Meer. Sa mission: la gestion de la croissance commerciale de l’Eurovision, l’établissement des partenariats avec des tiers et la mise en place d’une stratégie de produits dérivés et de merchandising plus ambitieuse.
L’objectif est clair: développer l’Eurovision non seulement comme un concours, mais aussi comme une
marque de divertissement à grande échelle, et ce dès cette année avec l’Eurovision 2026.

Une modernisation qui se reflète déjà dans les nouveaux visuels dévoilés par l’UER comme avec le nouveau logo, qui correspond à un modèle plus applicable au monde numérique et qui se montre plus simple et moins calligraphique que les précédents. De son côté l’affiche insiste fortement sur le caractère exceptionnel de cette édition, montrant à nouveau la volonté d’aller de l’avant de la part de l’organisation à travers l’occasion des 70 ans du concours.
Vienne, une ville à la hauteur de l’évènement
Malgré tous ces changements, une chose nous sera bel et bien familière, c’est le lieu d’organisation du
concours cette année. Annoncé récemment comme ville hôte de l’Eurovision 2026, Vienne n’en est pas à
son coup d’essai. Tout comme en 2015 après la victoire de Conchita Wurst, c’est à nouveau l’iconique
Wiener Stadhalle qui accueillera le concours. La ville est aussi connue pour sa culture et son héritage musical, de Mozart à Beethoven, légitimant ainsi Vienne comme une capitale musicale européenne et faisant d’elle la ville parfaite pour l’accueil de l’Eurovision cette année.
On peut donc s’attendre à une mise en scène et une qualité générale de haut niveau, tout comme
l’Eurovision 2015 l’a fait à travers une certaine qualité de production. Aux 60 ans, que s’était-il passé ?
En comparaison, pour les 60 ans de l’Eurovision en 2015, Londres avait accueilli un concert spécial regroupant plusieurs anciens gagnants, mais l’évènement était resté mineur et destiné malgré lui aux euro-fans plus qu’au grand public. En 2026, l’UER semble réellement vouloir marquer le coup, on peut donc s’attendre à de nombreuses surprises cette année.

Quelles tendances musicales pour 2026 ?
L’Eurovision 2025 avait déjà marqué l’histoire du concours avec, à sa manière, un retour en force des langues nationales : une tendance naissante depuis quelques années mais qui s’est particulièrement imposé l’année dernière. En 2025, 22 chansons sur 37 étaient interprétées entièrement ou partiellement dans une langue nationale. On peut donc s’attendre à une persistance de cette tendance cette année, d’autant plus que le top 10 en 2025 était composé à 70 % de chansons interprétés dans une ou plusieurs autres langues que l’anglais. Ce succès ne peut donc qu’encourager la mise en avant des langues nationales dans la sélection des artistes et de leur chansons cette année.
Au-delà de la langue, c’est aussi le style musicale qui peut influencer en grande partie le succès d’une chanson à l’Eurovision, et certaines catégories spécifiques se sont faites remarquer l’année dernière : l’électro/électro-pop et le genre techno en général. Lors de l’édition 2025 pas moins de 8 chansons (dont « Wasted love », arrivé en 1ère position) correspondaient à ces catégories musicales, soit quasiment un quart des propositions totales. Une progression encourageante pour un genre qui a longtemps peiné à se faire une place dans le concours.
Au contraire, le rock a quant à lui fortement décliné et semble progressivement s’effacer. En effet, le rock
n’a représenté qu’à peine 10 % de la discographie de l’Eurovision 2024, tout comme en 2025 où la part du genre n’a pas non plus excédé ce pourcentage. Cependant, un retour en force du rock dans le futur n’est pas à exclure étant donné l’aspect profondément imprévisible de l’Eurovision.
Et pour la France, à qui faut-il s’attendre ?
Après une série de bons résultats (Barbara Pravi 2ème en 2021, Slimane 4ème en 2024, Louane 7ème en 2025…), la France reste en quête de victoire après 48 ans de défaite. La question étant désormais de savoir si la délégation française devrait envisager une nouvelle ballade pour suivre la lignée entretenue ces dernières années, ou devrait plutôt se tourner vers l’audace avec un titre plus « dynamique ». Les eurofans internationaux sont formels : ils semblent en majorité lassés par les propositions de la France et dénoncent un manque de courage dans le choix des chansons.
Reste donc à connaître l’identité de l’artiste qui nous représentera cette année, même si certains noms tels que Kendji Girac ou Vianney semblent déjà s’ébruiter dans les médias.

Des obstacles géopolitiques toujours persistants
L’Eurovision 2026 devra aussi composer à nouveau avec les tensions géopolitiques. La participation d’Israël, déjà contestée en 2024 et 2025, suscite à nouveau des débats et des appels au boycott de la part de spectateurs et de délégations. Si l’UER a toujours défendu une position apolitique vis à vis des tensions internationales, il reste difficile d’ignorer l’impact qu’elles ont sur le concours. Une assemblée générale prendra donc place en décembre pour débattre de la participation du pays cette année.
2026 sera une édition charnière
En somme, l’Eurovision 2026 s’annonce déjà comme une édition charnière pour le développement et l’avenir du concours. A travers cette réorganisation interne et cette modernisation massive de son image, l’Eurovision se métamorphose pour s’émanciper des précédentes controverses tout en s’appuyant sur l’événement que représente déjà ses 70 ans, à 9 mois du début de la compétition.
Des changements qui devraient ravir les eurofans réclamant depuis longtemps une modernisation générale du concours et de ce qu’il représente. Reste à voir si ces bouleversements tireront bel et bien le concours vers le haut, mais une chose est certaine: le public attend Vienne 2026 avec une impatience toute particulière.