L’assemblée générale de l’UER qui se réunissait ce jeudi à Genève restera comme un tournant pour le concours Eurovision. Après un vote de ses membres, l’UER a confirmé la participation d’Israël à l’édition 2026 à Vienne. La réponse ne s’est pas fait attendre : une vague de boycotts historiques a immédiatement secoué le petit monde de l’Eurovision, avec l’annonce du retrait de plusieurs pays majeurs, dont l’un des « Big Five » : l’Espagne. Le boycott de l’Eurovision 2026 est bien lancé.
Le boycott Eurovision, prévisible après plus d’un an de tensions ?
Depuis la finale de mai 2025, la légitimité de la participation israélienne était au centre de toutes les polémiques. Les soupçons d’une campagne étatique visant à influencer le télévote avaient créé une fracture sans précédent dans la famille Eurovision.
En réaction, l’EBU avait pourtant tenté d’éteindre l’incendie en amont de son assemblée en proposant un ensemble de nouvelles règles : le retour des jurys professionnels dans les demi-finales, la nécessité d’une composition des jurys plus diverse, la réduction du nombre de votes maximum par moyen de paiement, et surtout, une règle interdisant explicitement aux gouvernements de participer activement à la promotion des chansons.
Mais pour de nombreux diffuseurs, ces mesures ne répondaient pas à la question essentielle. Fallait-il, oui ou non, autoriser le diffuseur israélien KAN à participer compte tenu du contexte géopolitique et des écarts de conduite passés, que ça soit en 2024 avec des accusations de dénigrement de certains candidats par la délégation, ou en 2025 avec les soupçons d’une manipulation politique du résultat des télévotes.
Le vote des membres : la légalisation d’une participation contestée
Réunis à Genève, les membres de l’UER ont voté en fin de journée ce jeudi 04 décembre, sur l’adoption du nouveau règlement dans son ensemble, écartant de fait la demande de plusieurs diffuseurs (dont la Slovénie, l’Espagne, l’Islande et les Pays-Bas) d’organiser un vote secret séparé sur l’exclusion d’Israël.
L’UER a ainsi affirmé qu’une « large majorité » des membres avait décidé qu’il n’y avait « pas besoin de procéder à un nouveau vote sur la participation » et que l’édition devait « se dérouler comme prévu« . En d’autres termes : l’acceptation des nouvelles règles ouvrait la voie à la participation de tous les membres, y compris Israël.
Les annonces de retrait : L’Espagne en tête de file du Boycott
La réponse a été immédiate, marquant le début d’une vague inédite de boycott Eurovision 2026.
- L’Espagne (RTVE) a été la première à annoncer son retrait, une perte majeure puisque c’est un pays du « Big Five » , et gros financeur du concours.
- Les Pays-Bas (Avrotros) ont rapidement suivi, estimant que leur participation n’était pas compatible avec leurs « valeurs publiques fondamentales ».
- L’Irlande (RTÉ) a jugé sa participation « déraisonnable compte tenu des pertes humaines effroyables à Gaza et de la crise humanitaire ».
- La Slovénie (RTV Slovenija) a également confirmé son boycott de l’Eurovision dans la soirée.
La Suède, la Finlande, l’Islande et la Belgique, qui ont également menacé d’un boycott de l’Eurovision 2026, sont désormais l’objet de tous les regards, leur décision étant attendue dans les prochaines heures.
Pour l’heure, l’onde de choc s’étend : la Pre-Party de Barcelone, événement incontournable de la saison, a été annulée par ses organisateurs, preuve de la tension qui règne et qui éclabousse bien malheureusement la communauté des fans.
Ce qu’on en pense : L’Eurovision face au miroir, le prix 24 mois de déni
C’est avec une profonde amertume que nous voyons le Concours s’engouffrer dans cette crise. Soyons clairs : le boycott Eurovision 2026 n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est le fruit amer de 24 mois de déni et de mauvaises décisions mises sous le tapis avec des lignes rouges franchies et peu de sanctions.
Voir l’événement se désagréger de la sorte, alors qu’il cherche activement à se transformer et à conquérir un nouveau public, offre une image désastreuse et contre-productive de son ambition.
Le mythe de l’apolitisme
En 2025, il ne suffit plus de brandir le slogan de l’Eurovision « apolitique » quand le concours est manifestement utilisé comme un outil de soft power. Nous ne remettons pas en question la neutralité des organisateurs de l’UER elle-même, mais leur devoir est de prendre en compte cette réalité dans leur évaluation. Le retour des jurys et les nouvelles règles sur la promotion sont des pas dans la bonne direction, certes, mais l’eau tiède n’a jamais éteint un incendie.
2026 : Une édition avec un arrière-goût amer
Malgré tout, chez Eurovision & Friends, notre passion reste intacte pour les artistes et les chansons. Nous allons continuer de suivre l’édition 2026, de nous focaliser sur les sélections nationales (le cœur battant de l’Eurovision, n’oublions pas !), de faire découvrir des talents et des titres.
Mais il faut se le dire : cette année aura forcément un arrière-goût. Nous sommes profondément déçus et inquiets pour l’édition de Vienne et, plus globalement, pour l’avenir et l’unité du concours. L’Eurovision a payé le prix fort pour son manque de courage : l’éclatement de la famille.
Annonce du diffuseur Néerlandais: https://pers.avrotros.nl/avrotros-neemt-in-2026-niet-deel-aan-het-eurovisie-songfestival/
Annonce du diffuseur Espagnol: https://www.rtve.es/noticias/20251204/eurovision-2026-anuncio-uer-participacion-israel/16845370.shtml
Annonce du diffuseur Irlandais: https://www.rte.ie/entertainment/2025/1204/1547300-rte-to-boycott-eurovision-song-contest-over-israel/
Annonce du diffuseur Slovénien: https://www.rtvslo.si/zabava-in-slog/glasba/ema/izrael-bo-lahko-nastopil-na-evroviziji-sestih-drzav-med-njimi-slovenije-na-tekmovanju-ne-bo/766145
Communiqué de l’EBU: https://www.ebu.ch/news/2025/12/ebu-members-show-clear-support-for-eurovision-reforms
Les pays qui participeront à l’Eurovision 2026
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