Smash Into Pieces : « On arrive au Mello 2026 comme Rocky Balboa ! »
Alors que le groupe de rock suédois Smash Into Pieces s’apprête à retrouver la scène du Melodifestivalen pour la troisième fois, nous avons discuté avec Benjamin, le cerveau créatif derrière Smash Into Pieces. Entre une séance de sport et répétition de guitare, il nous a parlé d’IA, de leur nouveau titre « Hollow » et de leur envie dévorante de enfin décrocher le ticket pour l’Eurovision.
Benjamin, merci pour le temps que tu nous accordes. Pour ceux qui découvrent le groupe pour la première fois, comment décririais-tu l’ADN de Smash into Pieces ?
Je décrirais cela comme le partage d’une vision très claire : ne jamais s’arrêter, comme nous aimons dire. C’est toujours regarder vers l’avant. Même si nous faisons cela depuis près de 20 ans, chaque jour ressemble au premier jour de notre carrière.
Vous avez sorti l’album Harmaheaven en octobre, un nouveau chapitre de votre saga Arcadia. On y parle de guerre numérique et de prise de contrôle par l’IA. Quelle a été l’inspiration pour ce thème ?
Au début, Arcadia était un concept un peu fun sur la « Matrice ». Mais aujourd’hui, on voit cette réalité devenir plus réelle que nous-mêmes. On passe un temps fou à jouer des avatars en ligne, et l’IA commence à nous sortir de la hiérarchie. On devait faire un album sur la façon dont les humains deviennent de plus en plus « vides » (Hollow). Quel est notre but si une machine fait tout mieux que nous ? On a besoin de se retrouver. Ce n’est plus nous contre nous, c’est nous contre ce nouvel art technologique.
Justement, votre chanson pour le Melodifestivalen 2026 s’appelle « Hollow ». Est-ce un titre taillé pour la compétition ou un titre qui se raccroche à votre dernier album ?
Elle n’a pas été écrite pour le Mello à la base, mais pour le prochain album. On écrit toujours pour nourrir notre narration globale. Mais quand on a vu que le titre était retenu, on s’est dit : « Wow, quel timing ! ». Avec l’IA qui explose partout et ce sentiment de perte de repères chez l’humain, « Hollow » tombe pile au bon moment. Contrairement à « Six Feet Under » qui était très personnel pour Adam, « Hollow » a une perspective macro, presque philosophique, sur notre place dans le monde.
C’est votre troisième participation en peu de temps. Qu’est-ce qui vous pousse à revenir encore une fois au Mello ?
C’est une drogue ! Dès que tu y goûtes, tu deviens accro. C’est une famille d’esprits créatifs, une bulle d’énergie incroyable. Et puis, soyons honnêtes : c’est la meilleure vitrine au monde pour un groupe de rock. Les scènes underground se réduisent, alors quand tu as une telle plateforme, tu fonces.
Comment abordez-vous le niveau de la compétition cette année ?
C’est toujours difficile à dire. L’année dernière, personne ne croyait que KAJ allait gagner, mais ils l’ont fait. En tant que groupe de rock, nous sommes toujours des underdogs, même si les gens croient en nous. Aucun groupe de rock suédois n’a jamais participé à l’Eurovision. Nous entrons comme Rocky Balboa. Nous arrivons comme des underdogs, prêts à tout donner et à leur livrer un combat d’enfer. Nous sommes là pour gagner.
On a adoré votre collaboration avec Liamoo sur « Flame ». C’est le genre de connexions qui se créent en coulisses du Melodifestival ?
Exactement. On se connaissait un peu, on avait déjà joué ensemble, mais le Mello nous a rendus très proches. On partage la même passion pour les mondes fantastiques. Liamoo parlait tout le temps de dragons et de feu… j’ai écrit « Flame » juste après avoir vu une de ses vidéos ! C’est ça l’esprit du concours : des rencontres humaines authentiques.
Le titre « Hollow » suggère-t-il une continuation du voyage émotionnel de « Six Feet Under », ou est-ce un tournant ?
Non. « Six Feet Under » était davantage une histoire privée et personnelle dans la vie d’Adam. « Hollow » concerne l’humanité ; c’est une perspective macro et philosophique sur ce que signifie être humain en ces temps inédits. Nous n’avons jamais été la « deuxième race » auparavant. « Hollow » parle de cela : le sens de la vie. C’est une chanson plus vaste pour l’humain.
Écrire pour le Mello, c’est un exercice différent d’un album classique pour toi ?
Le processus reste le même car je dois d’abord aimer la chanson moi-même. Mais c’est un exercice de concision. C’est comme un orateur qui apprend à parler moins pour en dire plus. Tu as trois minutes pour percuter, pour que le message soit limpide et puissant.
Depuis le Mello 2023, avez-vous constaté un changement dans la réception de vos chansons en dehors de la Suède ?
Oui, absolument. Après le Mello, tout a explosé en Suède, nous étions complets partout. Ensuite, nous avons vu 500 à 2000 personnes en plus en Allemagne. Le succès dans un pays facilite l’exportation du produit, car les algorithmes le remarquent. Cependant, une fois que les lumières du Mello s’éteignent, nous devons continuer à créer et à pousser nos chansons ; je fais presque deux chansons par jour. Le Mello et les interviews font partie d’une grande machinerie qui nous aide, c’est pourquoi nous sommes si désireux de saisir à nouveau cette chance.
Vous avez un public croissant en France et une tournée prévue à l’Élysée Montmartre. À quoi les fans français peuvent-ils s’attendre ?
La dernière fois à Paris, c’était magique ! Le public français est passionné, il exprime ses sentiments sans filtre. C’est l’exact opposé de l’IA, et c’est ce dont j’ai besoin : de l’humain et de la passion. On arrive avec un « great solo » et une énergie totale.
Nous remercions Benjamin pour son temps. Il nous a confié qu’après notre entretien, il allait faire quelques exercices de guitare pour préparer un « great solo » pour le soir même. Nous souhaisons à Smash Into Pieces souhaitons tout le succès pour le futur et leur participation au Mello 2026.
Smash Into Pieces sera en concert à l’Elysée Montmartre le 07 mai 2026 ! https://www.elyseemontmartre.com/fr/programmation/smash-into-pieces/
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